Perce-oreilles ou forficules

Perce-oreilles ou forficules

Perce-oreilles ou forficules

Malgré une allure physique antipathique, redoutable, presque guerrière avec ses cerques (fourches) acérés, à l’extrémité de son abdomen, cet insecte est plutôt inoffensif. Et il est faux de croire qu’il perce les oreilles ou qu’il entre dans les oreilles pour endommager les tympans, les conduits auditifs.

Ces insectes qui ont souvent mauvaise réputation sont plutôt bénéfiques que nuisibles, car ils se nourrissent de matière en décomposition et de larves d’insectes, d’œufs de limaces, de pucerons et d’autres ravageurs des jardins. Une infestation de perce-oreille est rare, mais dérangeante.

Arrivé dans la province de Québec au cours des années 1970, le forficule se trouve maintenant dans toutes les régions du Québec et dans certaines régions on peut trouver jusqu’à 5 espèces différentes.

Apparence physique

Ce que l’on remarque principalement de son apparence physique, ce sont les deux appendices en forme de pince au bout de son abdomen. Ces cerques sont plus robustes et arqués chez le mâle, alors que ceux de la femelle sont minces et presque droits. Ils s’en servent pour se défendre et parfois pour capturer des proies. Le corps des perce-oreilles est allongé et aplati, ce qui leur permet de se faufiler et de se dissimuler dans de petits espaces. Mesurant entre 13 et 30 mm de long, leur corps est plutôt luisant et de couleur rougeâtre. Le perce-oreille est capable de voler, mais le fait très rarement.

Alimentation

À la tombée du jour, le perce-oreille quitte son abri pour se nourrir. Omnivore, il mange de tout.  Bien qu’ils se nourrissent surtout de matière organique en décomposition, les perce-oreilles agrémentent leur menu d’œufs, de petits insectes, de diverses parties de plantes, de jeunes pousses, de fruits, de légumes et de fleurs. Ils sont même cannibales à l’occasion.

Lorsqu’ils sont très nombreux, les perce-oreilles causent des dégâts dans les jardins. Au printemps, ces dommages prennent souvent la forme de jeunes pousses grignotées (par exemple, la rhubarbe), ainsi que de trous dans les feuilles. Plus tard en saison, on peut voir des dégâts sur les pétales de fleurs (souvent sur les dahlias) et, plus tard encore, des morsures dans les fruits. L’insecte peut aussi transporter des virus qui s’attaquent aux plantes.

Reproduction

Au Québec, les accouplements ont lieu en juillet et en août. En octobre, dès que les gelées nocturnes sont régulières, ils s’enfoncent dans le sol pour y passer l’hiver. Entre la mi-novembre et la mi-décembre, la femelle s’isole dans un terrier pour y pondre en moyenne une cinquantaine d’œufs blancs, lisses et ovoïdes. Elle reste active durant l’hiver. À compter de la ponte, la femelle jeûne et prend soin de ses œufs tout au long de la période d’incubation, qui s’étale sur six mois environ au Québec. L’éclosion des œufs a lieu dans le sol vers la mi-mai. Les larves mesurent alors 2 mm de long et ressemblent aux adultes. La femelle continue de s’occuper de ses larves jusqu’à leur première mue, deux à trois semaines après leur naissance.

Vers la fin de mai, les jeunes larves quittent le terrier, la nuit, pour aller se nourrir. Elles reviennent sous terre le jour venu. Après une courte période, elles ne retournent plus au terrier et cherchent d’autres abris sombres où elles se réfugient par dizaines dans la journée. C’est à partir de ce moment que les perce-oreilles nous paraissent si nombreux. Le perce-oreille subit quatre mues avant d’atteindre le stade adulte. Au Québec, les premiers adultes apparaissent généralement en juillet et demeurent actifs jusqu’en octobre. La plupart des mâles adultes meurent au cours de l’hiver alors que les femelles survivent jusqu’en juin. Il n’y a qu’une seule génération par année au Québec.

Où les trouve-t-on ?

Durant la journée, les perce-oreilles se réfugient dans des endroits frais, sombres et humides, notamment sous les pierres, dans les pieds tubulaires des meubles de jardin, dans les clôtures en bois ainsi que dans les portes creuses en aluminium et autres fissures et crevasses. Les perce-oreilles rampent sur le sol ou montent sur les maisons, les clôtures et les arbres. Ils s’aventureront dans les habitations à partir du mois de juin ou de juillet. Bien que leur présence à l’intérieur des maisons soit accidentelle, découvrir un perce-oreille dans les aliments, les vêtements et, parfois, entre les draps d’un lit n’est jamais agréable.

Contrôle

Voici quelques suggestions simples et écologiques pour le contrôle des perce-oreilles :

  • Fabriquer des abris pour perce-oreilles avec des tubes de carton ondulé et du papier journal enroulé et les disposer dans les endroits où les insectes sont abondants.
  • Bourrer un pot à fleurs de mousse de sphaigne ou de papier journal, l’attacher à un tronc d’arbre ou l’empaler sur un piquet, tête en bas.
  • Enfoncer dans le sol jusqu’au rebord une boîte de conserve de thon (ou autre poisson) vide, mais contenant un peu de son huile.

 

Si vous trouvez des perce-oreilles dans ces dispositifs, vous pourrez en disposer dans un contenant d’eau savonneuse qui causera leur mort.

Si des perce-oreilles sont concentrés en quelques endroits, vous pouvez les arroser avec du savon à vaisselle légèrement dilué avec de l’eau. Vous pouvez aussi mettre de la terre de diatomées dans les fissures et les fentes, autour des tas de bois et aux abords de la maison (ce produit perd ses propriétés lorsqu’il est mouillé, il faut l’appliquer de nouveau après une pluie).

Il est préférable de secouer les objets que vous transportez du jardin à la maison afin d’éviter d’introduire des insectes chez vous.

Sceller les fissures de la maison ainsi que les cadres de portes et de fenêtres, et installer des moustiquaires dans les bouches d’aération.

En cas d’infestation prolongée, dans votre maison, l’utilisation d’un insecticide est une option à envisager. N’oubliez pas que la solution la plus efficace et la plus durable consiste à localiser et à traiter la source de l’infestation à l’extérieur.

Si vous envisagez d’appliquer des produits chimiques, ceux-ci devraient être appliqués autour des fondations et des allées, le long de clôtures, de haies, sous les arbustes, les plantes couvre sol et dans les endroits où il y a du paillis.

L’exterminateur qualifié va identifier les sources d’intrusion et la provenance des perce-oreilles. Il traitera l’infestation en respectant les meilleurs standards de sécurité sanitaire pour vous et votre famille.

La visite d’un exterminateur pour une inspection est gratuite et sans engagement de votre part. Elle pourrait vous faire économiser l’achat de produits inutiles avant une intervention professionnelle.